Le siècle de Michel Ange 3, Venise, Bologne et Florence

On poursuit cette découverte, cette aventure. C’est plus qu’une découverte c’est une aventure.

Une aventure de siècle de Michel Ange.

Oui, le prétexte c’est Michel Ange enfin quasiment.

C’est surtout l’occasion de se promener dans l’Italie du XVème siècle – XVIème siècle et de découvrir tous les artistes qui ont gravités autour de Michel Ange.


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Nicolas.

Frédéric bonsoir.

On poursuit cette découverte, cette aventure. C’est plus qu’une découverte c’est une aventure.

Une aventure de siècle de Michel Ange.

Oui, le prétexte c’est Michel Ange enfin quasiment.

C’est surtout l’occasion de se promener dans l’Italie du XVème siècle - XVIème siècle et de découvrir tous les artistes qui ont gravités autour de Michel Ange.

On est où là ? On en est où ? 3ème épisode ça je le sais.

C’est le 3ème épisode. C’est vrai qu’on va faire un petit résumé. Nous avons laissé Michel Ange maintenant il a 20 ans. Les 2 premiers épisodes on avait regardé ses premières œuvres, sa formation, l’entourage autour de Laurent de Médicis qui dirige Florence d’une main de maître et qui est aussi un grand mécène c’est vrai.

Et là on va voir une évolution, une évolution au sein même de la ville de Florence. Les Médicis sont contestés et on va voir notre Michel Ange qui va quitter Florence avant d’y revenir et qui va voyager un petit peu dans l’Italie de l’époque. Il a maintenant 20 ans, très bel âge pour voyager.

Ok oui c’est l’âge des voyages, je ne sais pas, oui certainement.

Il quitte Florence en octobre 1494 donc tu vois pile 20 ans.

On est à la fin du XVème.

Fin du XVème et il fait d’abord une étape à Venise.

 

C’est pour ça que je voulais te présenter ici comme prétexte cette très belle image du grand canal et là également effectivement il va avoir l’occasion de rencontrer physiquement mais les grandes artistes aussi à travers leurs œuvres. On se demande d’ailleurs s’il n’aurait pas rencontré … ça c’est la deuxième image qu’on va regarder, Albrecht Durer.

Albrecht Durer.

 

Albrecht Durer est à Venise à ce moment-là. Aucun document nous dise qu’ils se sont rencontrés mais c’est vrai que c’est intéressant de parler de ce grand humaniste du nord qui est à la fois un théoricien de l’art, un très grand peintre puisqu’ici on a un autoportrait, un peu l’équivalent de ces artistes complets tel qu’on peut les voir à Florence à l’époque. Ici c’est intéressant parce que Durer, à titre anecdotique c’est le premier peintre à exécuter des autoportraits.

J’allais dire que c’est un autoportrait mais il n’est pas sinistre mais il est sombre enfin …

C’est juste avant de se marier. Il est fiancé mais c’est vrai que c’est un peu austère. Tu as raison de dire que le style il est un peu l’hybride encore. Il est assez gothique. Quand je dis gothique c’est-à-dire qu’il est surtout marqué par la ligne, par le trait. C’est très graphique.

Ah c’est ce qui accentue sa présence ? Ses traits peut-être.

Oui. Le visage avec un modelé qui montre peut-être effectivement que l’Italie l’influence donc lui il fait une petite boucle pendant quelques mois en Italie. Il passe par Venise, il passe par Mantoue, il passe de Padoue, toutes ces grandes villes d’art et donc c’est le moment où il va effectivement se fiancer. On se demande d’ailleurs … ça c’est l’anecdote du symbole des chardons.

Ah oui ?

Les chardons ça peut être à la fois une allusion oui.

C’est pour ça qu’il est un peu sombre pour un mariage ?

Oui. Ce n’est pas ce qu’on offre à sa promise.

Pas maintenant, pas aujourd’hui non.

Ça peut-être un symbole de la fidélité à sa fiancée. Ce qui se comprendrait dans ce cadre-là ou alors de manière religieuse c’est un symbole associé à la passion du Christ. Les épines des chardons rappellent la crucifixion. Alors lui notons que spirituellement parlant il se rallie au protestantisme comme beaucoup l’Europe du Nord par rapport à Michel Ange qui va travailler beaucoup pour la papauté. Ça c’est aussi une petite précision qu’il est bon sans doute d’apporter.

Venise pendant quelques semaines, Michel Ange va faire ce petit séjour avant de poursuivre son aventure. Et cette aventure elle va se poursuivre à Bologne.

 

C’est pour ça que l’image suivante, nous regardons une vue d’une ville magnifique.

C’est beau.

C’est une ville extraordinaire par son architecture. On peut encore se replonger aujourd’hui très facilement dans ce passé glorieux. C’est déjà une grande ville universitaire Bologne. Et là il va séjourner figure-toi pratiquement une année complète. Ce qui est assez long. Et il va séjourner chez un certain Aldobrandini qu’il connaissait puisque cet homme a déjà séjourné à Florence. Et il habite donc chez cet Aldobrandini qui est un fin-connaisseur de la culture italienne.

Le soir, les biographes de Michel Ange disent qu’il va lui faire lire les grands auteurs : Dante, Boquasse, Pétrarque. Il lui trouve du travail également. Ça c’est intéressant. A Bologne, il va avoir l’occasion Michel Ange de continuer à travailler dans des œuvres que l’on va regarder maintenant si tu veux.

Allez on y va. Il a bossé.

 

Il a continué son travail et ici je te montre, on regarde ensemble la basilique Saint-Dominique à Bologne. Et cette basilique Saint-Dominique elle est surtout célèbre parce que dans une chapelle dédiée au saint, nous avons ce que l’on voit dans cette image le tombeau de Saint Dominique, un monument assez extraordinaire.

Il faut rappeler aussi sans doute que les ordres mendiant sont très importants dès le XIIème – XIIIème siècle, Saint François et Saint Dominique qui sont parmi les plus importants de ces ordres mendiants très proches des fidèles, des croyants. C’est un monument tu vois très architecturé où beaucoup d’artistes sculpteurs ont travaillé à établir une architecture qui ressemble d’ailleurs un peu à celle d’une église.

On a une sorte de toiture avec en couronnement sur le toit, de nombreuses sculptures et puis différents panneaux qui sont sculptés dans le marbre.

Il a fait quoi lui ?

Justement c’est ce que j’allais dire. Très bonne question.

On va dire encore que je suis impatient.

Très bonne question. Il y a d’autres artistes qui travaillent avant lui mais lui réalise 4 sculptures : 2 sur le toit et puis également un ange, celui de droite. On verra que l’autre ange a été exécuté par Niccolo dell Arca. On va regarder ça dans le détail bien sûr et on verra une très nette différence par rapport au style de Michel Ange. Là je voulais vous montrer d’abord une image d’ensemble. On va situer Michel Ange dans ce contexte.

Ce n’est pas léger donc globalement c’est …

Ah non. Tu vois par rapport à la figure humaine c’est intéressant qu’il y ait quelqu’un qui soit juste à la base, ça doit faire jusqu’au pinacle dans le haut …

Plus de 3 mètres.

Ah oui largement.

 

Je vais regarder avec toi si tu veux d’abord on a cet ange de gauche par rapport à cette vision de face. Elle a été réalisée par Niccolo del Arca mais cet homme décède en 1492 juste avant que Michel Ange n’arrive à Bologne et donc le tombeau pour l’instant est inachevé, les travaux sont interrompus. C’est un style très beau. C’est un grand sculpteur. On voit une figure très élégante, très fine.

Oui c’est très fin.

C’est très « quattrocento ». Tu verras par rapport à celle de Michel Ange qu’on va regarder dans un instant.

Ce n’est pas poupon, tu vois ça ?

Oui, assez juvénile l’ange. Alors c’est un ange. Ici l’image est un peu coupée, on ne voit pas les ailes mais la figure de Michel Ange sera beaucoup plus massive. On a déjà regardé les premières œuvres de Michel Ange qui s’affirment par une musculature très puissante très marquée.

Il y a différentes scènes également qu’on peut regarder qui sont travaillées en relief écrasé. Tu te souviens on avait regardé les premières œuvres de Michel Ange. Donatello avait inventé cette technique d’une épaisseur de quelques centimètres en relief.

Ici il s’agit de plusieurs scènes qui vont illustrer la vie de Saint Dominique depuis sa naissance, son enfance jusqu’à son décès. Et puis évidemment d’autres scènes vont le relier par rapport aux grandes figures de la vierge et de l’enfant Jésus. Ça c’était l’ange de Niccolo dell Arca.

Oui allez montre-le nous.

On va regarder également qu’un autre artiste qu’on va regarder …

Spécialiste du teasing, du suspense.

Oui parce qu’effectivement c’est un petit peu un patchwork sur cette œuvre, un peu comme les églises d’ailleurs elles sont réalisées sur une période assez longue. Plusieurs architectes y travaillent successivement. C’est la même chose sur ce monument qui a tu vois été commencé par Nicolas Pisano. On en avait parlé déjà de Nicolas Pisano. Il est de Pise. Il avait fait cette chaire à prêcher qu’on avait montrée dans les précédents épisodes, très chargée.

Oui.

On avait utilisé le terme de très chargée …

Oui, ciselée, chargée

Avec beaucoup de figures et là on retrouve ce style. C’est extraordinaire. Nous ne sommes qu’au XIIIème siècle et il est en avance sur son temps. Lui aussi déjà annonce la renaissance classique incarnée par Del Arca qu’on vient de regarder.

 

Je te montre également un autre artiste qui va travailler dans la partie basse de cette tombe de Saint Dominique, c’est Alfonso Lombardi.

Alfonso Lombardi tu vois il fait ici une scène à multiple figure. C’est un grand médaillon rectangulaire. Il s’agit de l’adoration des mages avec d’ailleurs de part et d’autre les animaux de l’étable qui sont présentés d’ailleurs dans une architecture complètement improbable marquée par ces 2 colonnes. On est très très loin de l’étable tel que l’histoire biblique la raconte.

Il y a du monde.

Il y a du monde effectivement des mages.

Ça pullule.

 

Mais on va y arriver, ça y est je te montre l’ange de Michel Ange. Et c’est d’ailleurs la seule fois de sa vie pour laquelle Michel Ange va présenter des anges avec des ailes. On ne sait pas pourquoi finalement il ne présente pas l’aile de l’ange quand il le peint les ailes mais par contre pour cette commande, tu vois que lui il arrive en fin d’œuvre.

La tombe est quasiment achevée et donc pour ce jeune talent de 20 ans, on lui dit c’est très logique, il faut que l’ange que vous allez produire soit accordé au précédent c’est-à-dire celui juste en face au côté gauche. C’est vrai qu’ils ont la même hauteur c’est à peu près 60 centimètres de haut mais il est tellement massif, il est d’une puissance, on voit le bras. Le candélabre également annonce cette haute renaissance.

On reconnait immédiatement ce style incomparable. C’est intéressant de voir les deux mais de pouvoir reconnaitre si jeune avoir comme ça une manière de se faire reconnaitre. Alors le traitement également du marbre il est assez particulier à Michel Ange. Il va lui donner un aspect presque cireux tu vois dans le traitement de la surface et puis cette qualité de travailler les drapés également. Ça on l’avait déjà vu également dans la madone à l’escalier de Michel Ange en bas-relief.

Il en effectue 3 des figures. Normalement il doit en effectuer 4 mais apparemment il n’est pas très satisfait de lui-même du résultat et il n’achève pas la quatrième figure si bien que je ne te montrerai pas la quatrième. On va regarder les deux autres si tu veux. D’abord toujours donc ça c’est la partie haute, ce que j’avais appelé le toit tout à l’heure. Il y avait d’autres figures mais Michel Ange complète ici avec Saint Procole.

 

Saint Procole on va rappeler un petit peu, c’est l’occasion de se plonger dans l’histoire des saints parfois un peu moins connus, c’est sa tenue qui nous indique quelle était sa mission. Il est en tunique et c’était un militaire, c’était un soldat romain qui a été persécuté sous l’époque de l’empereur Dioclétien. Il portait une lance à la main à l’origine qui aujourd’hui malheureusement a disparu.

C’est un personnage très intéressant moi je trouve dans l’expression que lui a donné Michel Ange. Tu vois ce regard déterminé, cette fierté, cette décision finalement de cet homme très courageux puisqu’il sert l’empereur mais il ne désavoue pas sa foi chrétienne. J’y vois presqu’un peu une sorte de préfiguration de ce qui arrivera dans l’expression du fameux David qu’on regardera plus tard qui montre également cette même physionomie.

Pas tout de suite ? C’est bien plus tard ?

Ce sera un peu plus tard dans quelques épisodes.

 

Dans ce sentiment de fierté, Michel Ange a certainement pu voir lors de ces quelques semaines passées précédemment à Venise une magnifique sculpture d’un condottière Bartolomeo Colleoni que l’on regarde ici en détail juste pour l’expression du visage qui montre aussi cette détermination.

Sourcils froncés etcétéra.

Oui voilà. Et ça aussi on le verra tout à fait dans le David de Michel Ange. En plus cette sculpture magnifique elle fait plus de 4 mètres de haut, elle a été réalisée par un grand florentin qu’il connait, c’était Andrea des Verrochio, le maitre de Léonard de Vinci. Donc finalement il n’est pas du tout dépaysé quand il va faire son séjour à Bologne.

 

Et puis la troisième c’est celle qu’on regarde maintenant, il s’agit de Saint Petronius. Saint Petronius tu vois qu’il est habillé en évêque. Il était évêque et d’ailleurs c’est le saint patron de la ville de Bologne. C’est le nitre de l’évêque qu’il porte sur la tête et à la main et bien il porte une maquette de la ville de Bologne elle-même. Tu vois une ville un petit peu comme ça qui monte jusqu’à cette architecture religieuse, un puissant contraposto.

Tu te souviens de contraposto ? On avait parlé de cela dans cette manière très classicisante de l’antiquité. Le contraposto c’est de faire basculer la ligne des épaules dans un sens opposé à celui de la taille. Ce qui est une position avec en plus un avancement d’une jambe qui donne un corps en torsion.

Une torsion. C’est ça exactement.

Et on a dit que Michel Ange aimait beaucoup ces torsions. L’ample draperie encore une fois donne beaucoup de monumentalité à cette magnifique figure qui n’est pas non plus d’une taille importante.

Toujours 60 centimètres c’est ça ? Non ?

Peut-être un peu plus haute un peu plus grande que les anges mais à peine certainement. Elle ne doit pas faire 1 mètre.

Donc ça c’est à 20 ans ? C’est une des premières commandes ?

Voilà.

Il a un peu de compromis aussi avec les commandes ?

Voilà. Il doit s’adapter à quelque chose qui est pratiquement achevé, le tombeau de Saint Dominique donc effectivement il faut accorder au reste qui est pratiquement achevé.

Voilà c’est ça la particularité de la commande.

Mais à peine terminée puisque la quatrième je ne la montre pas elle n’est pas terminée, il décide de retourner à Florence et c’est ce qu’on va regarder.

 

Je voulais justement montrer quand même un autre artiste Jacopo della Quercia qui est également un très grand sculpteur qui a pu également influencer certainement les sculpteurs qui ont travaillés au tombeau de Saint Dominique peut-être notre Michel Ange en particulier. En tout cas c’est certain il connaissait son œuvre.

Et puisqu’on parlait des ordres mendiant, de cette volonté de simplicité dans la foi pratiquée par ces religieux, et bien ici je te montre un sujet qui devient à la mode, c’est la Madone de l’humilité c’est-à-dire qu’effectivement au lieu de la montrer en majestas comme on dit en italien c’est-à-dire en majesté sur un trône comme une reine, ici elle est simplement posée au sol de manière beaucoup plus …

Simple.

Simplifiée, tout à fait.

Le visage pour simplifier est aussi esquissé un peu on dirait.

Ah oui alors on voit qu’on est bien plus tôt dans le temps et stylistiquement, ça trahit également un style certainement quand j’avais parlé de gothique. Précédemment, on n’est pas encore dans la période dite de la renaissance classique.

 

Le retour à Florence j’avais voulu l’illustrer effectivement par cette merveilleuse cathédrale Sainte Marie de le Fleur où on a effectivement cette fierté d’avoir élaboré cette coupole la plus grande depuis l’antiquité jamais réalisée.

 

A ce moment-là, c’est le moment où j’en avais parlé en introduction tout à l’heure, les Médicis commencent à être sacrément contestés. Il y a des rivalités entre les familles.

Toujours fin XVème ?

On est toujours à la fin XVème bien sûr. Effectivement il revient, il n’est resté qu’une année à Bologne donc on est en 1495, fin 1495, 1496, début 1496. Et à ce moment-là, c’est le moment où Laurent le Magnifique va décéder et laisser le pouvoir à Son fils Pier qui aura une manière de s’imposer beaucoup plus difficile surtout qu’il doit faire face à ce personnage très austère que l’on voit ici. J’en avais déjà un petit peu parlé précédemment.

C’est qui ?

Jérôme Savonarole. Jérôme Savonarole c’est le prieur dominicain. Tu vois l’austérité du vêtement. Les franciscains portaient la robe de bure, lui prône la tenue noire du couvent San Marco. Et effectivement il va fustiger littéralement les dépenses ostentatoires des Médicis. En même temps son action c’est un prédicateur assez enflammé qui va prononcer des prêches qui vont être de plus en plus suivies par la population.

On a certainement une volonté d’une épuration artistique mais également d’aller vers une foi beaucoup plus proche des textes.

 

Et il va organiser Savonarole, je vais te montrer l’image suivante ce qui est restée de sinistre mémoire : le bûcher des vanités. Le bûcher des vanités sur la place de Florence on va brûler tout ce qui est ostentatoire. Et parmi les œuvres d’art effectivement de nombreux tableaux, des bijoux également, des femmes apportent leurs bijoux.

Et la légende dit que Botticelli lui-même arrive avec des tableaux d’une nudité. On connait Botticelli, la Venus, la naissance du Venus ou quelques autres, le printemps très sensuel très érotisé, il en aurait peut-être brûlé un petit peu.

En même temps Savonarole on ne va pas non plus le critiquer uniquement c’est-à-dire qu’il va avoir un impact certainement positif. Il va faire la paix avec les Français, établir également une pseudo république. Je dis pseudo parce que finalement ce n’est pas tout à fait le cas. Le modèle sera la république de Venise.

Et puis également il va avoir cet impact au quotidien où on va suivre de plus en plus ses prédications, disons que lui voit Florence comme la nouvelle Jérusalem. La ville a été choisie pour purifier la chrétienté. Il s’en senti investi d’une mission cette homme-là mais finalement, tu vas voir que dans l’image suivante …

 

Alors ça je voulais te montrer avant par exemple là l’influence de Savonarole et de ses idées. C’est une peinture de Botticelli. A ce moment-là, Botticelli arrête le nu pour peindre ces images.

Ça devient un homme d’appareil ?

Il a peut-être aussi une révélation. C’est vrai qu’un discours faisait peur. C’est une foi qui inspire la crainte parfois d’un dieu vengeur. C’est très extrémiste les discours de Savonarole. Et là on voit un Botticelli qui refuse cette sensualité pour aller vers une austérité, une dureté très violente également d’ailleurs : les lamentations sur le Christ mort.

Tu vois que Florence après la période insouciante de la gloire de Laurent de Médicis, on plonge dans une période très noire. Et la période et bien finalement va se terminer avec l’exécution de Savonarole sur la grande place. C’est intéressant cette peinture puisqu’on voit d’un côté un morceau de la coupole de sainte Marie de la fleur la cathédrale et de l’autre le Palazzo Vecchio avec son campanile.

Et depuis ce palais, on amène les condamnés, il n’y a pas que Savonarole, au fameux bûcher. Finalement j’allais dire que le piège se referme sur lui-même. Tu vois ils sont accrochés, suspendus dans le haut au moment où vont bruler les flammes jusqu’à les faire périr.

Tout ça sur une espèce de campement notoire comme on dit qui éloigne les flammes.

Oui voilà. C’est un spectacle littéralement que l’on veut montrer comme exemple. On est en 1498 au moment où il est brûlé lui-même. Donc on peut suivre précisément le circuit, le trajet de Michel Ange

Mais à ce moment-là quand je te parlais d’un régime plus démocratique, on décide de doter la ville de Florence d’un grand conseil et on commence à construire, c’est l’image que je te montre, la fameuse salle qui abritera ce conseil, salle d’ailleurs où 8 ans plus tard, Michel Ange interviendra pour peindre sur l’un des longs côtés avec en face de lui comme rival et concurrent : Léonard de Vinci. Et ça on en parlera aussi parce que c’est un épisode immanquable certainement.

On a envie d’être une petite souris là.

Là effectivement quand tu parlais de teasing, on y reviendra prochainement puisque les deux batailles, l’une peinte par Michel Ange, l’autre par Léonard de Vinci, ça mérite un petit détour.

Oui ça mérite une bonne pause oui.

 

On enchaine avec un autre portrait, un autre Médicis. Tu vas me dire c’est une dynastie, une branche très ramifiée. Et ici c’est un Médicis dit « mineur ». C’est Pierfrancesco de Médicis. Lui est comme Michel Ange c’est-à-dire qu’il va se rallier aux idées républicaines parce que ce sentiment républicain est de plus en plus présent au sein de cette ville pour beaucoup de citoyens, Michel Ange en tête.

Et lui il est dit « mineur » par Laurent qui écrase par sa personnalité tous les autres de sa famille. C’était quand même le mécène de Botticelli qu’on vient de regarder à l’instant donc ce n’est pas n’importe lequel. Ça reste un Médicis malgré tout.

 

Et lui va lui passer des commandes et nous allons en regarder une mais malheureusement l’œuvre a disparu. Il a sculpté pour ce Médicis un Saint Jean-Baptiste. Je ne peux pas te le montrer. C’est pour ça que je te montre un autre Saint Jean-Baptiste qui n’a rien à voir je le précise avec Michel Ange. Il ne faut pas se tromper. Celui-ci est un autre.

Il va être aussi donc encore à travailler pour les Médicis Michel Ange et puis pour lui-même parce qu’on l’a dit c’est un artiste de tempérament, de caractère. Il n’attend pas d’avoir une commande. Dès sa jeunesse il achète le bloc lui-même de marbre, il sculpte ce qu’il veut et après il vend très facilement l’œuvre.

 

Et l’œuvre suivante qu’il exécute dans le même temps que le Saint Jean Baptiste c’est un petit cupidon. Et ce cupidon je suis désolé Fred il a disparu lui aussi. Il est perdu alors je t’en montre un autre. Oui je voulais quand même montrer un visuel comme support.

Ah c’est comme ça le goût de Michel Ange, l’époque de Michel Ange mais ce n’est pas du Michel Ange.

Mais ce n’est pas du Michel Ange. Pour l’imaginer, ça on peut très bien l’imaginer, Pierfrancesco de Médicis quand il voit ce petit cupidon de Michel Ange, il lui dit mais c’est extraordinaire. Ça ressemble à un antique. Il dit d’ailleurs : « vieillissez-le un peu, abimez-le un petit peu, ainsi vous le vendrez plus cher si les personnes croient que c’est un antique.

Et c’est effectivement apparemment ce qui s’est produit c’est-à-dire que l’œuvre est vendu par un marchand peu scrupuleux à un cardinal romain Riario. Riario on en parlera aussi à nouveau quand Michel Ange quittera Florence pour enfin aller à Rome. Et alors il est vendu 200 ducats. Michel Ange n’en touche que 50.

Il est très déçu d’avoir été dupé doublement d’abord parce que son œuvre on l’a fait passer pour un antique mais en plus parce qu’il n’a touché que 25% de la somme empochée au final. Est-ce que c’est cette raison-là qui fait qu’il va décider de quitter Florence et aller à Rome ? C’est ce que racontent ses biographes. Moi je pense que la vérité elle est peut-être un peu plus subtile.

Ça a participé.

Ça a participé certainement mais Florence est dans une grande période de tension comme tu as pu le voir. Et quand il quitte Florence et bien c’est juste le moment où la peste va arriver. Et à ce moment-là et bien lui, c’est ce qu’on regardera dans le prochain épisode, il va arriver à Rome et très vite nouer des contacts, s’approcher de la papauté et beaucoup de merveilles en perspective.

Ça c’est très très bien. On attend. On a le courage, la patience d’attendre le prochain épisode.

A suivre.

A suivre. A très bientôt.

Merci.

Discipline Conférences
Difficulté Initiation
Genre Les Conférences
Durée de la Vidéo 26mn27

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