Van Gogh : Des Pays Bas à Paris

On va parler d’un petit artiste méconnu.

Qu’on aime beaucoup.

Qu’on adore.

Quand même.

Et que tu vas… que tu vas nous présenter sous un aspect enfin un angle un peu différent.

On va essayer en tout cas de faire partager ça. On va regarder Vincent Van Gogh.


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Nicolas.

Oui ?

On va parler d’un petit artiste méconnu.

Qu’on aime beaucoup.

Qu’on adore.

Quand même.

Et que tu vas… que tu vas nous présenter sous un aspect enfin un angle un peu différent.

On va essayer en tout cas de faire partager ça. On va regarder Vincent Van Gogh.

 

Mais…

Le prénom suffirait presque en fait ?

Et ben c’est ce qu’il fait finalement. Il signe simplement de son prénom. Ça aussi…

C’est tricher tu m’as dit tout à l’heure.

Oui. C’est révélateur peut-être de son caractère. Alors en même temps, cette petite présentation humoristique n’est pas si fausse que ça parce que Vincent Van Gogh c’est l’artiste peut-être le plus célèbre de son temps mais on ne connait que 3 ou 4 années de peinture les dernières alors que la première partie de sa vie elle est passionnante.

Ah on le connait je veux dire d’accord. On les connait mais elles sont voilà beaucoup moins public beaucoup moins...

Bien sûr médiatisé. Il meurt tragiquement à 37 ans en 1891.

Allez, pas tout de suite. Première partie c’est ça ?

Qu’est-ce qui s’est passé avant ?

Mais qu’est-ce qu’il a fait avant ?

 

Pour en arriver là.

Alors il faut d’abord resituer Vincent. Il est né dans les Pays-Bas…

Oui.

Dans le sud des Pays-Bas, pas très loin de Breda  une grande ville encore aujourd’hui…

D’accord.

Dans une ville qui s’appelle Grøtsundet.

Ah ben…

Très grande famille. C’est une famille importante. Dans sa famille…

Les Van Gogh ?

Oui les Van Gogh. Il a 2 oncles qui sont marchand de tableau. Et ça c’est important parce que le premier métier de Vincent et bien ce sera marchand de tableau.

D’accord.

Ses oncles vont signer un contrat pour que leur galerie soit en lien avec la fameuse galerie avec la fameuse galerie Goupille à Paris qui est devenue aujourd’hui mythique. Et ils ont des succursales.

Alors Vincent commence sa carrière d’abord il a 16 ans à peu près, à La Haye donc tout au nord dans cette galerie familiale…

D’accord…

Qui l’envoie très vite dans leur filiale anglaise à Londres. Et ensuite il va aller dans la filiale toujours dans la même galerie à Paris. Ce sont ces petits voyages dans le nord de l’Europe dans un premier temps qu’il va effectuer. Mais dans un premier temps il est simplement dessinateur.

 

Ici je te montre une des premières images qu’on va regarder ensemble c’est une lettre c’est extrait d’une lettre. Tu vois il était… il était en Angleterre et puis dans cette lettre il y a un croquis qui illustre une église. Très important le religieux chez Van Gogh. Son père et d’autres avant lui étaient pasteur.

D’accord.

C’est un milieu protestant.

D’accord d’accord.

Ça aussi ça va forger.

D’accord.

Et Vincent va vouloir également embrasser cette carrière religieuse. Mais c’est quelqu’un qui déborde d’amour pour son prochain mais qui essuiera des échecs dans toutes ses tentatives. D’abord l’amour personnel quand il est à Londres, il tombe amoureux de la fille de sa logeuse. Mais celle-ci l’éconduit puisqu’elle a déjà promis de se marier avec le locataire précédent.

Bon c’est comme ça. Il a beaucoup de mal à s’en remettre lui qui est entier et qui est en peu sans doute un tempérament excessif.

Exalté c’est un exalté quoi ?

C’est un exalté

Oui oui oui.

Tout à fait oui.

Ok.

Et donc il quitte pour cette raison-là apparemment la filiale londonienne de la galerie pour arriver à celle de Paris.

De Paris d’accord

Et là à Paris et bien il a une crise intérieure. Figure-toi qu’il…

A quel âge ?

Ben il a une vingtaine d’année à peine.

Oui oui d’accord.

Il est déjà…

Un gosse ?

Ben il a en tout cas un salaire plus élevé que celui de son père à l’âge de 20 ans. Donc finalement les parents voient un fils qui réussira certainement une belle carrière…

D’accord.

Comme on le fait dans la famille d’ailleurs. Son frère Théo il a plusieurs frères et sœurs mais le frère qui comptera beaucoup et j’en reparlerai.

A qui il écrit beaucoup ?

Oui. Les ¾ de ses lettres il a des centaines de lettres de Vincent à son frère Théo.

Oui oui.

C’est plus qu’un soutien c’est plus qu’un frère pour lui.

Oui oui oui oui.

Et bien Théo…

Lui réussit bien sa vie et Théo non ?

Ben Théo il est marchand également. Il vend des tableaux. Et Vincent dans cette filiale parisienne de la galerie finalement il a une crise existentielle. Il est choqué par le fait que l’art soit traité comme une pure et simple marchandise, qu’à la place de la beauté d’une œuvre on y aligne de chiffres de transaction.

Quand on est marchand…

Et donc il finit par battre… c’est le métier  tout à fait.

Ben oui oui oui.

Malgré tout  ça n’empêche qu’on puisse aimer l’art mais il faut quand même en vivre. Et donc il est viré de la galerie.

Ok.

Et là il revient bredouille  un deuxième échec celui-là professionnel aux Pays-Bas.

La figure du père est très dure très austère ce pasteur protestant comme ça. Et est-ce une envie de lui ressembler en tout cas il veut se lancer dans la religion. Déjà en Angleterre il avait voulu être évangélisateur, pourquoi pas même pasteur. C’est aussi une terre protestante l’Angleterre. Et là on lui a refusé. Encore un refus parce qu’il est trop jeune. On lui dit qu’il faut peut-être un peu plus d’expériences et de formation.

Ça c’est des choses qui se guérissent ?

Bien sûr tout à fait et dans un premier temps et bien il va se former à la religion à la théologie mais il ne va pas jusqu’au bout de sa formation alors en même temps il travaille dans une librairie. C’est quelqu’un qui entame beaucoup de choses sans vraiment aller jusqu’au fond.

D’accord voilà il cherche oui.

Et il lit une littérature qui est très exalté certainement. Alors beaucoup c’est vrai son livre de chevet ce sera la bible mais ce sont des écrivains engagés dans les actions sociales de l’époque.

D’accord.

En Angleterre ce sera Dickens, Elliot qu’il lira beaucoup.

Ok oui.

En France à l’époque aussi il lisait beaucoup Zola notamment. Et il prend conscience de la fragilité de l’âme humaine.

D’accord.

Et il veut être un témoin de cela, de tout ce qui le fait réagir. Et c’est comme ça certainement qu’il a l’idée de devenir peintre. Que faire de sa vie finalement c’est la grande question qu’on se pose tous à cet âge-là, que Vincent se posera éternellement finalement, qui tient aussi peut-être justement à cette formation protestante.

On est dans un certain individualisme dans le protestantisme par rapport au catholicisme où là on prie collectivement dans une église. Et il a conscience justement de cette individualisation de la société à l’époque. Et donc il est… il a cette conscience du moi cette sorte de culpabilité du moi : comment faire finalement pour se racheter.

D’accord.

Il est toujours dans une quête de rachat.

Ok d’accord.

Et donc il veut donner son amour aux autres. Et c’est comme ça qu’il est appelé en Belgique.

 

Alors on va laisser la première image qu’on avait vu le dessin d’Angleterre  et on va regarder ici…

C’est toujours des églises.

Oui. Encore et souvent les églises au tout début. Ici il est revenu on est aux Pays-Bas  et c’est la maison du vicaire qu’il montre ici sur la gauche et l’église. Il est appelé en Belgique, en Belgique dans la région peut-être la plus pauvre à l’époque.

Appelé ?

Il est appelé également oui…

D’accord.

Tout à fait pour évangéliser.

Ah d’accord !

Alors ça se passe près de Mance. La région s’appelle le Bourrinage et c’est là où il y aura des mineurs.

Ok.

 

Alors donc ce dessin effectivement pour te montrer le coup de crayon de l’artiste qui est très fin  qui est très appliqué.

Oui oui qui n’est pas du tout en porté qui est… qui est plutôt oui…

Non qui est tout à fait posé et très calme. Par contre ici effectivement il est arrivé donc chez les mineurs…

Oui.

Il en a vu aussi des mineurs  en Angleterre et les gens de condition simple et modeste…

D’accord.

Les pauvres  Il veut vivre parmi les pauvres. Un petit peu… quelqu’un avait fait cette très belle métaphore : un peu comme Saint-François. Ce sera le Saint-François des corons finalement un petit peu Vincent Van Gogh.

Et ici il les montre à l’entrée… avant d’entrer dans la mine avec la lampe la pelle. Il va véritablement vivre comme eux. Finalement pour bien les comprendre, il faut être comme eux. Il vit dans une baraque de molle et de… faite de planche. Il veut dormir sur une paillasse. Et finalement ça va choquer…

Sa famille ?

Le clergé…

Oui.

Et sa famille aussi tu as raison. Mais le clergé s’offusque de ça  le clergé a l’habitude d’un certain faste d’une certaine honte. C’est un clergé catholique aussi en Belgique. Donc…

Ah oui parce que j’allais dire les protestants ce n’est pas…

Bien sûr.

D’accord.

Donc encore une fois-là Vincent qui descendra parfois d’ailleurs dans la mine. Il assiste à des coups de grisou où il y a des morts qu’il faut remonter. C’est tragique. Quand je te parlais de Zola, on pense à germinal certainement  qu’il a beaucoup enfin il a vécu germinal d’une certaine manière…

Oui oui c’est ça.

A ce moment-là.

D’accord

Cette expérience dure plusieurs années  malgré tout, où il se plonge  dans cette horreur.

Et c’est pour ça que sa première période est si sombre. Elle est moins connue. Peut-être qu’elle moins évidemment aimable à regarder.

Ce n’est pas connu tout ça ?

C’est très peu connu. C’est vrai qu’on a peut-être plus la facilité on peut comprendre  de regarder les tableaux qui sont beaucoup plus colorés, séduisants mais en même temps violents. On regardera…

Et plus personnel c’est-à-dire qu’il n’a encore sa patte là ?

Oui on ne peut pas reconnaitre un dessin de Vincent à cette époque-là.

Tous premiers dessins éventuellement parce qu’on sait…

Oui

Le reste non.

Alors qu’ensuite un détail d’une peinture de la maturité effectivement, impossible de confondre la touche de Van Gogh.

On y arrive ?

On y arrivera dans la 2ème vidéo. C’est ce qu’on regardera.

Alors ici tu vois donc les mines de charbon avec les cheminées, tout ce décor qui est le sien à cette époque. Mais Vincent…

 

Ce n’est pas joyeux joyeux ?

Ce n’est pas joyeux du tout. Sa vie ne l’est pas. Certainement quand il revient régulièrement à la maison ben c’est quelqu’un qui n’a pas encore de situation professionnelle, qui vit entre guillemets au crochet de sa famille alors que les frères et sœurs sont déjà casés d’une certaine manière.

Ben il se… Il se flagelle un peu quoi ?

Il s’auto flagelle,

C’est ça ? Il va chercher

Il cherche la difficulté.

Bon ok oui oui oui.

Ah oui oui oui.

Ok. Rédemption un peu oui il y a tout un truc.

Ah oui il y a quelque chose de très de très brutal.

Ok.

C’est un dessin des bêcheurs…

Bien sûr

Oui qui est très joli et qui est considéré d’ailleurs comme étant le premier dessin de Vincent en tant qu’artiste professionnel.

Voilà ok on sent qu’il…

Au bout d’un moment, ça y est, il a décidé, il n’arrivera rien avec la foi pour les autres  j’entends bien sûr. Il restera avec ses convictions très marquées.

D’accord.

Mais finalement comment faire une œuvre importante ? Comment occuper sa vie finalement ? Ce sera dans la peinture dans l’art. Et au début c’est pour ça aussi qu’on a beaucoup de dessin il est très pauvre.

Ah oui.

C’est très difficile de demander de l’argent à son père qui est très austère.

Pour les peintures ? Les couleurs les couleurs.

Bien sûr.

Il va et là ça ne t’étonnera pas du tout être marqué par les grands peintres justement de ce monde où riait. Et peut-être celui qui est dans son panthéon le plus cher c’est Jean François Millet.

D’accord.

Parce que lui aussi c’est un artiste qui montre le paysan dans sa rudesse.

Oui là ça pourrait être…

Souviens-toi de l’Angélus de Millet, peinture religieuse peinture agricole également entre guillemets. Ça ça résonne en lui. Plusieurs fois d’ailleurs il fera même très tardivement parfois des copies de œuvres de Millet.

D’accord

Et puis un autre qui est beaucoup moins connu que Millet c’est Léon Lhermitte qui a peint aussi ce monde ouvrier le monde campagnard. Il y a une peinture très célèbre de lui c’est la paye des moissonneurs, là où ils viennent se faire régler la journée de travail.

D’accord.

Puisqu’on était payé à la journée.

Ah la paie la paie d’accord.

Oui la paie oui la paie…

Ok d’accord.

L’argent

La paie.

 

Alors ?

La route à Etten. Son papa a un poste de pasteur qui…

Oui.

Evolue géographiquement

D’accord. Il est muté ?

Il est régulièrement muté

Oui ?

C’est ça. Et il va souvent donc changer de paroisse on pourrait dire

Oui oui.

Dans le sens premier du terme. Alors ça se passera beaucoup aux Pays-Bas dans le sud de Brabant. Il y a bon Grøtsundet qui est le berceau natal de Vincent. Il y a également Nuenen, Nuenen où je te montrerai une peinture qui est son chef d’œuvre dans un instant de cette première période hollandaise.

Ok.

Mais Vincent va également revenir au Nord quelques fois. Il va aller dans la province de la Drenthe. Il va revenir à La Haye, La Haye qui à l’époque est une grande terre de peintres également du mouvement social.

 

Je vais te montrer ici une autre image qui est très forte justement qui est un dessin qu’il peint à La Haye enfin qu’il représente. Ce dessin il a un titre anglais.

Sorrow.

Vincent a appris l’Anglais avant d’apprendre le Français  et de maîtriser le Hollandais.

D’accord.

Il est trilingue  Vincent. « Sorrow » la douleur, la peine. Et là en 1882 il va vivre pendant quelques mois ça durera pratiquement 1 an avec Christine. Christine c’est une désenchantée de la société c’est un prostitué qui a plusieurs maladies, qui déjà de nombreuses enfants, une ivrognesse également. Et il va… il va être ému oui effectivement c’est quelqu’un qui…

Ça lui va très bien quoi ?

Oui

C’est ça ?

On a envie de dire le titre du tableau  mais il recherche finalement la misère sa misère  il va vraiment dans la difficulté.

C’est ça qui le touche quoi ?

Et il a l’ambition toute modeste mais ce serait de la sortir de sa condition.

Oui.

Et le dessin qu’il montre il est bouleversant  cette poitrine flétrie qui retombe, ses cheveux clairsemés et rares, la tête dans les mains elle est en plein désespoir. Elle me fait penser à un autre… une sculpture de Jules Desbois, la misère ça s’appelle la misère, celle qui fut la Belle Heaulmière de Rodin également. Là on est dans une violence et là il est dans l’expressionnisme certainement à travers cette image. Ce sera encore un échec dans l’amour avec cette femme.

Il y a eu 3 échecs amoureux pour Vincent notamment une de ses cousines qui va l’éconduire. Et il va tellement être insistant que la famille en sera gênée et qu’ils vont lui demander de s’éloigner pendant quelques temps et de prendre le large. C’est dur ?

Oui.

C’est très très dur.

Oui oui oui ce n’est pas…

 

Mais en passant par-là peut-être ce dessin il est magnifique dans la description, aussi précis que les mots utilisés par les écrivains comme Zola et d’autres, les courées ouvrières à La Haye où là les petites baraques de bois s’imbriquent les unes dans les autres, le linge qui pend, le plein pays.

Un camaïeu un beau camaïeu de fleur.

Bien sûr

Oui oui.

Oui voilà c’est cette vie-là qu’il a… qu’il a eu dans cette période de jeunesse.

Et là c’est un peu chronologique ? C’est-à-dire toujours dans la même époque ?

On est toujours dans la même période…

Toujours dans la même époque.

Tout à fait oui oui les années 1880.

Ok.

C’est très concentré dans la vie de Vincent puisqu’effectivement quand on meure à 37 ans, tout se passe vraiment très très vite.

Ben ce n’est pas une période très très longue.

Mais je pense que c’est vraiment intéressant pour nous peut-être de voir ce début de Vincent.

Super. Méconnu…

Oui.

Enfin pour ma part.

 

J’ai choisi quand même cette peinture très colorée du Champ de tulipes. Ça c’est une image qu’on aime quand on va…

Oui.

Se balader…

Ben oui.

Aux Pays-Bas.

Ben oui touriste oui oui.

Et ici et bien c’est toujours à La Haye avec un ciel très bas  c’est vrai  ça rappelle alors très belle chanson de Brel mais un champ de couleur, ça c’est intéressant cette peinture figure-toi je voulais de la montrer parce que… elle fait déjà une transition avec ce qui va suivre… il ne le sait pas encore mais la découverte de la couleur. Et je trouvais que cette image, avec ses chaumières très grises très sombres…

Oui.

Ses couleurs de terre…

Une transition ?

Elle y est déjà finalement avec ce qu’on découvrira dans le midi de la France. Mais avant il y aura un passage par Paris encore une fois, qui sera déclencheur également dans son art.

 

Ici on est en 1883.

D’accord.

La Drenthe dans le Nord. Et là, tout est gris dans ce dessin. On y voit des personnages quand tu regardes bien  des personnages qui se découpent à peine à l’horizon.

C’est un cheval non ?

Oui. C’est un… alors la meule de foin, la petite chaumière.

Oui oui.

C’est une région où il y a des tourbières également je crois.

Non non non non non.

 

Un autre toujours de la Drenthe oui.

Pardon. Non non.

Mais c’est vrai c’est vrai.

Oui on sent quelque chose-là qui est en train peut-être d’émerger là dans le style. Non non ça va éclore.

 

Le Presbytère du Nuenen

On devient plus classique.

C’est la maison du papa.

D’accord.

C’est là où il va régulièrement séjourner et repartir à chaque fois finalement. C’est finalement un peu l’errance toujours dans ses…

Oui.

Il n’a pas de point d’attache.

Il n’est bien nulle part en fait ?

Non je ne pense pas.

C’est ça le truc ?

Sa vie est courte mais il y a tellement de voyages, toujours dans le mouvement et dans la certitude oui.

Son père va mourir et là il y a un choc très très profond chez Vincent. Il n’arrive pas à communiquer entre eux finalement. Et il fera une nature morte qui est très émouvant en hommage à son père. Sur une table il a la bible où d’ailleurs sur la bible il n’y a rien d’écrit. Les pages sont blanches vierges et cette chandelle éteinte. Et là on sait que c’est pour parler de la mort du Père et on sent qu’il est très très touché très atteint.

Donc le Presbytère de Nuenen  dans ce tableau de cette première période toujours.

 

Et son chef d’œuvre…

De cette période ?

De cette période, ce sont les mangeurs de pomme de terre.

C’est super.

Il avait du mal à trouver…

Ça c’est connu ?

Ah c’est très connu c’est très connu. Et c’est vrai que cette première période elle est souvent un peu résumé schématiquement par cette unique tableau.

Oui oui.

C’est vrai qu’il a beaucoup dessiné. En même temps il a très… beaucoup de difficulté à trouver des personnes qui acceptent de poser pour lui. Il est tellement hirsute…

Ah oui !

Il est tellement…

Repoussant quoi ?

Repoussant…

Oui oui oui.

D’un caractère sombre.

Oui oui d’accord je vois bien.

Sombre exactement. On se méfie de lui. Il a du mal à trouver ces personnes. Et un soir en venant frapper à la porte de ses voisins, il a cette image très forte  où ils vivent très chichement. A la lueur à peine visible d’une lampe accrochée il voit… c’est un peu quand on arrive dans une salle très obscure.

Oui.

Il faut que son œil dit-il il en parle dans une lettre…

Oui.

S’habituent à ces formes informes justement au départ et qu’il voit ces visages se découper et manger ce frugal repas de pomme de terre finalement, rien d’autre.

C’est un peu déformé ?

Avec bien sûr des mains noires, les mêmes mains qui l’heure d’avant étaient en train de ramasser dans la terre ces pommes de terre. Et c’est ça qu’il a voulu nous donner à voir. Il a même voulu nous faire sentir l’odeur de l’amidon des pommes de terre tu vois. C’est ça qui transparait dans cette peinture.

Très connue ?

Très connue oui.

Ah oui on l’a dit de cette période…

Oui.

Qu’on vient de parcourir c’est ça ?

Quand on regarde oui. Quand on regarde les mains c’est très tourmenté. Les mains sont tordues déformées. C’est un hommage aussi aux travailleurs manuels …

Oui oui bien sûr.

Qu’il rend de très belle manière. Alors c’est le tableau de 1885 qui clôt peut-être magnifiquement, cette période hollandaise mais notre première vidéo ira jusqu’à Paris.

D’accord.

Là je choisi de te montrer

Très bien je pensais qu’on… mais c’est très bien, je suis content qu’on ne s’arrête pas voilà sur cette…

 

On va aller vers Paris…

Oui.

Où là où on s’arrêtera dans quelques instants…

D’accord

En passant par Anvers.

Evidemment on n’a pas parlé de la Belgique.

Non.

Mais il ira en Belgique et il va passer un certain temps également à Anvers. Cette marine est très belle enfin c’est plutôt une vue d’un port.

Oui oui oui.

Et certainement là on peut aussi imaginer que la vie dure des dockers  des pêcheurs …

Ça lui plait ça ?

Bien sûr. Les marchands de poissons également.

Ça inspire ça inspire.

Peinture encore sombre encore noire mais il se passe quelque chose à Paris. Paris il connaissait c’est vrai.

 

Ici on est toujours en 1885 dans la même année des mangeurs de pomme de terre.

Très bien ça.

Anvers. Tu aimes  oui ?

Oui j’aime bien.

C’est beau ?

Oui oui.

Tout de blanc les toits des maisons d’Anvers toujours Anvers.

 

Alors le retour à Paris va être… ben par exemple ici on voit une… il faut beaucoup des natures mortes Vincent Van Gogh. C’est une tradition très hollandaise également.

Oui oui.

Tu sais bien on n’a pas de peinture religieuse. Dans un milieu protestant on ne va pas peindre ces scènes-là. Donc d’autres sujets de l’intimité dont les natures mortes. Et ici et bien c’est une nature morte…

Des glaïeuls ?

Parisienne parce qu’elle est plus colorée.

Ah.

Elle aurait été celle que j’ai cité à l’instant c’était la bible sur une table…

Oui oui.

Sur du noir, sur du… une chandelle éteinte. Mais à Paris effectivement il n’est pas alors… on va le ranger dans la grande boite des impressionnistes  qui déborde énormément mais il est de la deuxième génération des impressionnistes, ces moments où il y a la dissension dans le groupe. Certains ne veulent plus exposer à la grande exposition annuelle à Paris.

Mais il rencontre les plus importants des impressionnistes. Il est plutôt de la génération de Serin qui lui aura aussi une vie aussi brève que lui.

On va en parler Serin

Serin on va en parler.

On va se faire un... Là on va en parler un peu mais on pourra…

Dans une autre vidéo.

On pourra se faire un voilà on pourra se faire une vidéo là-dessus.

Et bien tu verras Vincent Van Gogh quand il arrive à Paris, qu’il va faire des petits points à la manière de Serin ou de Signac. Il va rencontrer tous ces grands artistes impressionnistes. Et ça va éclaircir sa palette.

D’accord. Ouf.

Maintenant ce n’est qu’un passage.

Ah !

 

Ça n’est qu’un passage. Ici on voit là un village c’est la bute Montmartre c’est encore très campagnard.

Ah ça a un peu changé.

Ça lui rappelle les moulins de son pays.

Ah oui ah oui oui bien sûr.

Sauf qu’on n’est pas dans le plein pays on est sur une bute. Et ces petites cabanes de jardin qui rappelle un petit peu cette ambiance des Couvrailles qu’il avait… qu’il avait montré. Donc il y a un climat beaucoup plus propice à l’art pour lui. Là il peut trouver des modèles qui posent pour lui.

D’accord.

Et un modèle très beau d’ailleurs entretiendra une relation plus personnelle avec Vincent Van Gogh. On l’impression que finalement il pourrait y trouver l’apaisement.

Sérieusement ça pourrait aller mieux c’est ça ?

En tout cas sa peinture va s’éclaircir.

 

On pense à Cézanne  quand on voit cette nature morte avec les macro, Cézanne qui voulait étonner Paris avec une pomme et qui l’a réussi d’ailleurs. Et ici Vincent qui va…

C’est top ça !

C’est très beau. C’est très très beau. Moi ça me fait vraiment beaucoup penser à Cézanne : les natures mortes de Cézanne. Mais il ne reste pas à Paris. Il est hébergé par son frère tiens. C’est le moment de reparler de Théo.

Ah d’accord oui oui oui.

Théo est dans la filiale parisienne. Et c’est lui qui…

Il est resté là ? il est resté toujours marchand.

Et il s’y installe définitivement.

D’accord.

Il vit difficilement malgré tout. Il est déjà marié et il est sur le point d’avoir un enfant qu’il d’ailleurs surnommera enfin qu’il appellera pardon Vincent en hommage à son frère. J’ouvre une parenthèse que j’avais oublié bon… ce n’est pas déterminant mais il y a Vincent Van Gogh qui est né juste pile un an jour pour jour avant celui dont on parle Vincent Van Gogh. En fait c’est le deuxième Vincent Van Gogh.

Ah il est il est il est…

Il est un enfant de remplacement.

Oui c’est ça oh lala ça c’est…

Alors on ne va pas tout faire porter par…

Oui enfin…

Mais bon ça explique peut-être aussi…

Ça n’aide pas.

La difficulté à se trouver.

Ça n’a pas dû l’aider lui.

Tu te souviens quand on en avait parlé avec la vidéo sur Dali et sur Camille Claudel qui ont aussi beaucoup de mal à se trouver. Voilà donc…

Hop nature morte à la manière de…

Donc Théo l’héberge.

Oui oui hébergé par son frère oui ok.

Et c’est plus qu’un frère c’est son logeur c’est celui qui l’aide psychologiquement. Vincent a la réputation de n’avoir vendu aucun tableau de son vivant. Ce qui est peut-être un peu fou  ça aussi ça entretient la légende un peu mystérieuse.

C’est son frère il paye un peu ?

A la fin…

Lui achète du matériel.

Son frère qui a un peu d’argent lui achète le matériel…

Du matos oui.

Et lui…

J’ai vu tout ça dans les lettres.

Oui et lui achète quelques peintures…

Aussi oui.

Même s’il n’arrive pas à les vendre. Mais il a vraiment un dévouement très très grand pour son frère sans borne. Et donc il espère finalement le soutenir psychologiquement  l’aider en tout cas. Et ça ne fonctionne pas. Alors Vincent effectivement est indomptable peut-être. C’est Antonin Artaud qui a écrit un très beau texte qui s’intitule le suicidé de la société.

Peut-être ça ne pouvait pas finir autrement. Ça on pourra en débattre un peu plus tard si tu veux. Mais il y a des querelles chez les peintres de Paris qui l’exaspère.

D’accord.

Lui il a quelqu’un qui… lui c’est quelqu’un qui a plutôt des ambitions plus grand pour l’humain. Ce n’est pas des petites mesquineries qui l’intéressent.

D’accord.

Et Vincent sera conseillé par Théo d’aller chercher un petit peu de chaleur. C’est le feu Vincent Van Gogh  si on voulait comparer à un des éléments c’est le feu. Et c’est en ça que Théo lui conseille d’aller dans le sud de la France.

De quitter Paris ?

De quitter Paris.

De quitter le parisianisme enfin c’est ça ?

Oui. Peut-être un petit peu mesquin et peut-être un petit peu mondain superficiel.

On ne parle pas des parisiens  on parle de ce groupe-là.

Ce climat artistique…

Bien sûr le climat de l’époque.

Oui bien sûr voilà pour aller vers le midi. Et c’est ce chemin que va prendre Vincent que l’on va voir d’ailleurs dans la deuxième vidéo alors avant d’y arriver, je voulais te montrer des lieux où Vincent…

On fait un teasing  vous allez voir.

Vincent a fait des… s’est amusé aussi à Paris attention  c’est ça qui est riche en lui c’est que… il a fait la fête dans les cafés dans les brasseries et ici c’est la guinguette à Asnières  de la Sirène. Et là c’est une peinture…

C’est beau ça

C’est magnifique ?

Oui.

Oui oui oui.

Asnières c’est là où sera justement… a beaucoup peint une baignade à Asnières notamment.

D’accord.

On s’arrête là si tu veux.

Ok.

Et…

On s’arrête juste juste pour pouvoir se retrouver très très bientôt pour la suite et que vous puissiez digérer voilà vous refaire un beau petit souvenir avec tout ça et…

Ce qu’on connait plus de Vincent Van Gogh c’est ce qu’on va voir dans la deuxième vidéo.

Ça c’est du teasing c’est exactement du teasing.

Merci.

Merci Nicolas. A vous à très bientôt.

Discipline Conférences
Difficulté Initiation
Genre Les Conférences
Durée de la Vidéo 26mn52

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