Aquarelle de bord de mer monochrome bleu

---------- Introduction

Dominique tu nous fais quoi aujourd’hui ?

Un paysage de bord de mer.

D’accord.

En camaïeux une seule couleur.

Ah ça va être superbe ça.

Donc on va simplement penser aux valeurs.

Oui.

En faisant expression de la couleur.

Oui.

Donc en pensant au graphisme à la beauté à la richesse et des gestes différents pour arriver à s’exprimer.

J’adore j’adore ça. D’avance j’adore.

Voilà.

On y va ?

Allez.

Au travail.

---------- Démonstration

Donc on va travailler en une seule couleur donc en monochrome …

Oui.

Avec l’indigo pour simplement faire abstraction de la couleur et ne penser qu’au retrait à quel moment obtenir des lignes franches et des lignes festonnées. Donc j’ai monté mon papier sur le châssis cette fois-ci. Je vais le remouiller parce qu’il a séché.

D’accord.

Là vraiment une fois qu’on le monte on peut le travailler directement et dans une belle humidité.

Donc pensons à projeter les couleurs dans… avec des lignes maitresses donc je vais aller mettre la matière. Je vais aller mettre beaucoup de matières là où le sujet sera le plus coloré.

Donc on crée une ambiance générale.

Maintenant on patiente un peu pour que la couleur puisse rentrer dans les fibres du papier.

Pour que la couleur aille vers le bas de mon châssis je vais mettre une petite calle au-dessus pendant un certain temps. Donc quand je balance mon châssis je pense toujours à la direction de mon dessin de mon sujet. Maintenant je vais prendre de la matière crémeuse donc de la matière sèche pour stabiliser toute cette humidité. Inutile de mettre de l’eau sur le pinceau pour prendre de la matière puisque de l’eau il y en a déjà en suffisance sur le papier.

Je vais prendre ma matière très crémeuse et je vais commencer à placer mon sujet. Donc la couleur va quand même bouger évidemment mais elle va être festonnée elle va vivre. Pourquoi j’ai choisi l’indigo pour faire mon sujet donc en camaïeux ? Parce qu’il a une très belle échelle de valeur. Je ne vais pas aller prendre un jaune.

Donc mon geste n’est jamais fait de façon anodine mais dans le sens des lignes du sujet.

Observez surtout ce qui se passe observez la migration des pigments, le voyage de l’eau. Donc vous voyez que le centre du travail est toujours beaucoup plus humide que les côtés ici ça commence déjà à sécher. Et on va tout doucement commencer à travailler les retraits, les retraits de matière qui vont disparaitre puisque le papier est encore très humide mais qui vont déjà faire placer ou permettre de rentrer dans d’autres peintures.

N’ayez pas peur de vous affirmer dans votre couleur. J’entends souvent qu’on aime la douceur dans le travail. La douceur ne doit pas être confondue avec la fadeur.

Donc ici on est encore bien dans la surface miroir. Tout ce que vous allez faire dans cette humidité-là va disparaître. Par contre le dessus on voit que le papier commence à ne plus briller autant donc on est dans le mi-mate, mate frais. Les choses commencent tout doucement à se stabiliser. Le dessin peut commencer à entrer. On entre dans le dessin justement.

Bien apprendre à gérer cette humidité c’est vraiment le travail dans l’humide. Vous voyez ici ça sèche déjà un peu donc je vais commencer à travailler ma végétation, à placer les ombres dans ma végétation et c’est de l’ombre que viendra mes lumières.

Je n’ai pas tout.

Ben oui. Je vais arrêter là.

Oui c’est magnifique.

C’est superbe.

Ah j’ai vu pire.

Qu’est-ce que c’est beau ! C’est magnifique.

C’est tout ce que j’aime moi le camaïeu travaillé et travaillé en plusieurs en bleu dans les bleus annn waouh.

C’est ta couleur ?

Oui j’adore ça j’adore ça. Pourtant oui bref.

Moi c’est plus le vert.

C’est plus le vert toi ?

Oui

Et donc quelle … encore une fois quelle … comment tu enfonces le clou sur ce sujet-là ? Il faut vraiment sentir toutes les profondeurs ...

Sentir l’humidité du papier donc prendre le temps d’observer et agir très vite à la fin du cycle de l’eau parce que c’est à la fin du cycle de l’eau qu’apparait le dessin le graphisme.

Et puis c’est là que se révèle …

Et c’est là que tout se révèle.

Les anfractuosités du rocher et …

Et ça c’est …

Voilà.

C’est un bonheur de travailler dans l’humide rien que pour ça.

On peut rater ? Ça peut être un moment …

Ah ben bien sûr bien sûr si on veut en dire de trop par exemple.

Oui. Mais comme dans les camaïeux oui ça se voit aussi si bien sûr.

Ça peut se voir aussi s’il y a trop de traits s’il y a trop … s’il n’y a pas de plage calme…

Oui.

Et que tout est travaillé donc on s’ennuie donc il faut un équilibre …

Oui.

Entre toutes les parties travaillées et les parties laissées.

A titre perso j’ai du mal tu vois de faire ça, savoir m’arrêter et puis savoir c’est …

Ah ben tout le monde Fred.

Ah bon mais ça va.

Tout le monde il ne faut pas s’inquiéter.

Bon je pensais que c’était juste mon tempérament qui est ça.

Ah non moi c’est pareil …

D’accord.

Parfois on veut en dire plus …

Ah oui il faut s’arrêter quoi.

Et puis on se dit mince on aurait dû arrêter, être humble et détaché.

Ah ben d’accord. Bon alors vous avez retenu la leçon il y a du boulot allez-y. Tout est dit tout est là. Maintenant c’est à vous.

Et faites-vous plaisir.

Oui.

Faites-vous plaisir.

Oui.

Et faites l’exercice dans plein de couleurs différentes et ça va ne vous apporter que j’espère du bonheur.

Super à vous maintenant.