Salvador Dali de l'impressionnisme au surrealisme

Nicolas je suis très impatient parce qu’à titre personnel moi j’adore Dali depuis toujours. Depuis mon adolescence je suis un grand grand fan de Dali et donc on va en parler. Première épisode ?

Dali de l’impressionnisme au surréalisme.


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Nicolas je suis très impatient parce qu’à titre personnel moi j’adore Dali depuis toujours. Depuis mon adolescence je suis un grand grand fan de Dali et donc on va en parler. Première épisode ?

Dali de l’impressionnisme au surréalisme.

Voilà ok. Alors comment on approche ça ? Comment ?

On va d’abord s’intéresser à la personne.

Oui.

Ici on a un portrait de son papa. Alors Dali on peut rappeler il est né en 1904.

Ah oui resituons tout d’accord.

C’est un Catalan.

Ok.

A l’époque où la Catalogne revit un renouveau artistique.

D’accord.

C’est beaucoup Gaudi va décorer Barcelone de ses architectures modernistes. Et donc le père de Dali qui était notaire va encourager ses études même si Dali parfois aura des propos un peu durs d’un père austère dont il avait peur. On voit d’ailleurs un portrait ici très austère très solennel. Alors Dali va avoir un malheur dans sa vie très jeune on avait…

Super connue ça ?

Ben oui les premières images de Dali on va voir effectivement elles sont très classicisantes. Dali effectivement je voulais revenir là-dessus, c’est important pour bien connaître l’homme et comprendre sa peinture, c’est quelqu’un a dans l’enfant subi un malheur. Un premier Salvador Dali était né…

Ah ?

Et il va mourir à l’âge de 7 ans.

Et Salvador Dali le second ils vont lui donner les parents le même prénom. Ce qui est assez difficile.

Sac à dos on appelle ça un sac à dos un fardeau.

Un sac à dos très lourd à porter.

Waouh.

Effectivement tu emploies le bon terme.

Oui oui.

Il va toujours avoir envie et besoin de se justifier.

D’accord.

Ce rapport à la mort ce rapport au frère au double…

Ah oui !

Va entrainer comme ça une personnalité troublée.

A l’âge de 5 ans ses parents l’envoient enfin lui montrent la tombe du frère Donc effectivement premier choc.

Ok.

 

Mais dans la maison familiale de Fidérasses il a son petit atelier et la deuxième image qu’on regarde maintenant ensemble…

Très connue aussi.

Portrait de la jeune fille c’est sa jeune sœur. Il a une sœur de 4 ans plus jeune que lui…

Ok.

Et ici en premier étage dans cette petite pièce qui sert d’atelier, la fenêtre ouvre sur le port et c’est sa sœur Anna Maria qui posera beaucoup pour ses peintures au départ. C’est un jeune homme qui peint beaucoup des portraits de ses proches de sa famille et puis également des paysages de sa Catalogne.

Et on sent déjà un peu le thème ? Non je me trompe ou pas ?

Ah ben on a déjà un artiste qui est…

Dans la lumière il y a quelque chose de…

Des lumières et puis il a surtout un sacré talent.

Oui oui.

Il expose déjà il participe à une exposition collective à l’âge de 10 ans. C’est très précoce.

Celle-là il a quel âge ?

Alors dans cette image 1925 il a donc vingt ans.

D’accord.

20 ans.

Ça marche

Donc Dali à 20 ans est impressionniste. C’était intéressant de montrer ces images-là parce que c’est vrai qu’on a plutôt l’image d’une… d’une peinture complètement délirante surréaliste. C’est une étape dans sa vie.

Que tu nous montre etcetera.

 

Un portrait qui est bien plus ancien celui-là il date de…

On connaît moins ?

Bien sûr il date de 1918 donc là il a 14 ans.

D’accord.

C’est le Portrait de Lucia. C’était sa nourrice. Alors il raconte que cette peinture est faite au moment où il était malade il souffrait des amygdales. Bon c’est une anecdote  mais tu vois qu’il est très marqué par la couleur.

Oui oui.

Très très… très très fortement.

Ah.

 

Une autre peinture alors là on avance d’un pas.

Oui on fait comment dans le temps là on a…

Alors là oui effectivement on est en 1929 il a 25 ans.

D’accord. Et c’est du Dali pure-là ? enfin…

Alors là on est dans le surréalisme.

Oui.

C’est une image qui est fameuse et qui évoque un second drame chez lui. C’est le moment le plus dramatique de sa vie dira-t-il c’est le décès de sa maman. Ce tableau s’appelle « L’énigme du désir, ma mère, ma mère, ma mère ». Il reprend 3 fois cela.

Et effectivement Felipa sa maman décède il a une vingtaine d’années donc on est en 24/25 et le père de Dali qu’on a regardé le notaire se remarie avec la sœur de la maman de Dali.

Sa tante.

 Ce que lui n’acceptera jamais. Il y a un drame quand même dans cette famille qui est assez présent. Donc effectivement là on est dans le surréalisme qu’on reverra un petit peu plus loin dans un univers complètement fantasque…

Oui.

Souvent désertique avec 2 ou 3 objets très bizarres.

Oui. Des suites un peu mou mou

Oui.

Avec des formes des fins énigmatiques.

Mais une manière de peindre ça aussi on le savait.

Oui vas-y vas-y vas-y.

Très classicisante.

Mais oui

C’est ça qui est très surprenant. Les images sont complètement délirantes par contre ce n’est pas avec un classicisme très académique. C’est encore plus étrange.

Oui oui oui. Sa marque de fabrique quoi ?

Ce sera sa marque de fabrique effectivement. C’est un artiste attaché au métier, à la technique de la peinture à l’huile…

D’accord.

Même si ensuite il évoluera vers les nouvelles techniques qui apparaitront au XXème siècle.

 

Alors cette image elle est intéressante. Elle est aussi un symbole on est en 1921, c’est Cadaquès. C’est là le fief familial. Cadaquès vu de dos parce qu’à cette époque-là il est tu vois encore impressionniste. Paysage très coloré

Oui oui oui.

Laviature,

Tout à fait.

La ville une très belle image impressionniste. Mais 1921 ça y est, il va aller à Madrid. La famille déménage et il entre à l’Académie Royale de Beaux-arts sans le faire dans le dos…

D’accord.

Pour apprendre le métier.

Ok.

Et là il va avoir des rencontres qui vont déterminer sa vie. Il commence comme un étudiant très assidu très travailleur très sérieux et il rencontre deux personnalités qui vont l’accompagner. Ce sera Luis Buñuel le fameux cinéaste avec lequel il travaillera et puis également le poète Frederico Garcia Lorca.

D’accord.

Et d’un seul coup il se métamorphose. Il devient dandy excentrique qui cherche à se faire remarquer par tous les moyens, vestimentaire, dans sa manière d’être mais également sa peinture va évoluer.

A quel âge-là ?

Alors là il a 23 ans.

Ah oui. Donc ça commence déjà à cette époque-là il cherche à…

Voilà il a déjà…

A se démarquer…

Oui. Il a déjà…

A apparaître beaucoup beaucoup.

Cette unicité ce côté déjà un peu mégalomane et narcissique.

Oui. Dandy mégalomane.

 Et donc à Sante Fernando c’est un artiste dans cette académie qui est très surprenant figure-toi qu’il est déjà cubiste dans ses peintures.

 

On va regarder l’image suivante.

Ah ? Oui.

Là on est en 1924. Donc il est étudiant et cette nature morte est complètement marquée par cette forme géométrique de la composition.

Oui de la composition.

On pourrait presque penser à Picasso, Braque ou un autre artiste qui va beaucoup compter pour lui un autre Catalan c’est Joan Miró.

Miro d’accord.

Et donc ben cet étudiant est assez scandaleux. Il appartient dans un premier à des mouvements politiques radicaux portés à gauche. On parlera d’ailleurs de Dali et la politique. Ça paraitra dans beaucoup d’images. Et puis il est un temps pendant 3 semaines interné pour une agitation politique dans la région de Madrid. Surtout il va échouer à ses examens de fin d’année.

C’est un sale gosse quoi ?

C’est un sale gosse.

C’est un sale gosse.

Très provocateur qui fait exprès d’échouer à ses examens.

Oui c’est ça.

Oui voilà il ne veut pas entrer dans le moule académique.

Oui d’accord.

Mais il va dire également que ses professeurs ne sont pas dignes de le juger. Ils n’ont pas assez de connaissances artistiques. D’une certaine manière oui.

Oui oui la grosse tête quoi.

En même temps on ne peut pas lui donner tort parce que ses professeurs qui sont très ouverts à l’avant-garde à l’impressionnisme ne sont pas aller plus loin que l’impressionnisme. Ils ne connaissent pas encore le cubisme. Et c’est vrai que l’élève Dali il connait le cubisme indirectement par des revues. Il n’est pas encore allé à Paris. Mais c’est vrai qu’on peut dire qu’il est plus connaisseur d’avant-garde et d’art moderne que ses professeurs.

D’accord. Donc il y était Dali ?

Voilà donc Dali a quitté l’impressionnisme et se lance dans un mouvement beaucoup plus moderniste très inspiré également par l’Italie. L’Italie va le passionner. Et à cette époque-là en Italie on a les futuristes dès les années 1910  la peinture métaphysique de Giorgio Di Chirico.

D’accord.

Avec des univers très fantasques dans un paysage désertique qui convoque un peu les images de Dali.

 

Mais il aime changer. C’est une personnalité très changeante voire contradictoire. Ça ne choque pas du tout. Et cette peinture qui est magnifique  cette corbeille de pain qui est peinte juste un peu après on est en 1926, est d’un réalisme photographique saisissant.

Ok.

C’est incroyable.

Il est très proche de la tradition ancienne on pourrait penser aux peintres espagnols du XVIIème siècle.

Aux couleurs près enfin…

Ah oui.

Avec un peu de libertisme ?

L’hyperréalisme  

Oui l’hyperréalisme.

A titre anecdotique c’est à cette époque-là cette première peinture de Dali qui est exposée hors d’Espagne. Elle figure dans une exposition aux Etats-Unis très vite à Pittsburg. Parce que dans un premier temps finalement le jeune homme qu’il est, l’étudiant également est très remarqué par la critique de manière positive. On trouve qu’il a un talent remarquable.

Il a fait sa première exposition personnelle à Barcelone en 1925. Il récidive l’année suivante. Et ça fonctionne bien.

Oui donc ça n’aide pas à lui apporter un peu d’humilité un peu non ?

Non.

Non ?

C’est trop facile peut-être.

Oui oui d’accord.

C’est trop facile. Et en même temps il ne se complait pas dans cette facilité, il va toujours essayer de se dépasser lui-même. Il a dit une phrase très belle : « A force de jouer au génie, on le devient ».

 

1927 ici

Oui.

Ce Mannequin de Barcelone.

Oui.

Alors là…

Autre chose on est…

On est déjà dans… oui ça ressemble encore au cubisme. Ce sera Joan Miró qui va lui conseiller de monter à Paris. Et là il a deux lettres de recommandation pour des poètes notamment André Breton le fondateur du surréalisme et puis également Max Jacob.

Et là à Paris et bien effectivement il va aussi rencontrer Picasso, un autre choc. Il sera fasciné également il dit par le musée Grévin et puis et là ça ne t’étonnera pas par Versailles, par ce côté démesuré, par cette personnalité du roi soleil qui fut bâtir tout à son image.

Et donc effectivement Picasso c’est la génération précédente. Il a 23 ans de plus que Dali. Mais il y a une attirance réciproque entre les deux qui se respectent beaucoup. Et Dali même si ensuite il trouvera que Picasso travaille trop vite, va ensuite un peu se fâcher c’est un provocateur  il tire toujours sur la corde au maximum.

Alors cette image effectivement elle peut rappeler peut-être les débuts de Picasso. Bon ce ne sont pas les demoiselles d’Avignon de Picasso.

Non non non.

Mais on voit…

Je crois que je vois les liens d’accord.

Une composition de femme encrée également à Barcelone  on a les couleurs de l’Espagne. Il y a ce côté hispanique  qui ressort très fort et qui montre un petit peu à ce moment-là l’état d’esprit de cet artiste.

Et son entrée au surréalisme elle est on peut dire fracassante. Il a tout de suite séduit André Breton le pape du surréalisme qui fédère toute une bande d’artistes qui sont aussi bien les peintres que les poètes les musiciens les gens du théâtre qui sont également certains transfuges on va dire du mouvement qui a précédé.

D’accord.

Dali a également… s’est beaucoup intéressé au mouvement dada. Et il le trouve génial parce que effectivement il est surréaliste à l’état pur. C’est quelqu’un qui bon si on voulait faire une comparaison un peu humoristique, on pourrait le comparer moi quand j’en parle aux enfants je dis c’est un peu comme Obélix qui est tombé dans le chaudron de la potion magique.

D’accord ok.

Ben lui il est surréaliste…

Sans le savoir.

En naissant.

D’accord.

C’est sa personnalité.

D’accord d’accord.

Il vaut voir que le surréalisme était une doctrine très sévère. André Breton ne transigeait pas. Et il avait lancé un système d’automatisme dans l’écriture  dans le dessin. Dali lui va proposer une autre démarche qui sera complètement différente, ce sera la méthode paranoïaque critique.

Oui.

Très étrange. Alors la définition je vais la lire…

Oui vas-y allez aides toi aide toi dis nous

Parce qu’effectivement même Dali lui-même avait quelques fois du mal à réciter.

Vas-y ça vaut le coup allez.

Alors…

Profitons profitons.

Cette méthode paranoïaque critique  on va prendre d’accent de Dali, est une méthode spontanée de connaissances irrationnelles basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes.

C’est ça qui est intéressant c’est qu’il prend en compte les aspects complètement délirants, les fantasmes les rêves les cauchemars mais qu’il veut en faire une science… quelque chose de tangible de visible et de rationnelle. Et en ça il y a l’intérêt de libérer les énergies créatrices de l’artiste.

D’accord d’accord.

Mais c’est donc complètement détaché de l’automatisme non contrôlée prônée par le surréalisme.

D’accord ok.

Effectivement.

 

Et une belle illustration ici c’est ce tableau…

Alors raconte.

Dont le titre est très intéressant. Dali les images sont vraiment très riches mais les titres également : « Chair de poule inaugurale ». Et effectivement on a l’impression avec ces petites alvéoles ces petites particules comme ces petits pores-là qui viennent…

Ou les pores qui se dilatent c’est ça ?

Exactement. Et il explique ce tableau par la sensation qu’il a reçu lors de la première rencontre avec la femme de sa vie qui deviendra sa muse, c’est Gala. Gala on en reparlera un petit peu plus loin.

Oui Gala Gala. Ok ça marche super.

Dans la composition également on aura l’occasion d’y revoir  dans ces univers très étranges on ne sait pas si on est dans le ciel ou dans un espace complètement improbable…

Oui.

On a cette perspective vers l’infini.

Oui voilà tout enfin pas tout le temps mais c’est très souvent.

Très souvent bien sûr

C’est aussi une belle marque de fabrique.

L’architecture…

Oui

La perspective, les mathématiques.

Le rêve, les nuages.

Oui

Mais avec beaucoup beaucoup de perspectives.

Et la répétition.

Et des répétitions

D’un même motif jusqu’à sa saturation. Dali c’est l’artiste des excès  du trop. Il n’y a jamais de trop.

 

Alors cette autre image qu’on peut regarder maintenant également…

Je ne connais pas.

Ben elle est intéressante je trouvais parce que… ça s’appelle oiseau. On est en 1928  donc on est toujours dans ses premières années il est encore encore très jeune.

Gamin oui.

Et il expérimente. Et ici cet oiseau il est réalisé à partir de matériaux divers composite.  Il y a du sable il y a du gravier. Il y a quelques fois quelques plumes d’un véritable oiseau. Voilà on est dans un univers très étrange. Et dans le corps de l’animal c’est fœtus de chat qui est montré de manière très morbide. Il a ses goûts comme ça de montrer avec outrance  dans un fond noir, une lune. Très étonnant.

Oui.

 

Alors on va arriver à une œuvre un chef d’œuvre du cinéma d’avant-garde qui est le Chien Andalou. On a donc Salvador Dali qui travaille beaucoup avec Luis Buñuel.

Oui tu nous le disais tout à l’heure.

Et ensemble à l’université avec Frederico Garcia Lorca ils ont été fascinés ça ne t’étonnera pas, par la psychanalyse et Freud : l’hystérie. Ça c’est quelque chose qui le marque.

Et dans ce court métrage  ça dure une vingtaine de minute, le Chien Andalou il va attaquer la société dans ses fondements les plus traditionnels, la bourgeoisie qui est souvent incarnée par un piano à queue. Et dans ce piano à queue on y voit un cadavre d’un animal mort. Il se moque également d’un ecclésiastique. Tout y passe.

Tout y passe voilà j’allais dire oui.

Les images de ces tableaux sont commentées….

Règlement de compte.

Dans un univers et l’affiche du film que j’ai choisi ici de te montrer, c’est la séquence la plus insoutenable qui a beaucoup choqué. C’est le moment où l’œil est coupé avec cette lame de rasoir. Et au même moment dans le ciel il y a la lune qui est traversée par un fin nuage qui reproduit finalement en double cette image-là.

Alors ce film qui est tourné en… enfin dont le scénario est écrit en 28 en Espagne chez lui  dans ses terres en Catalogne, il est montré l’année suivante à Paris et ça lance aussi bien Dali que Buñuel. C’est véritablement une bombe…

D’accord.

Dans la société élégante artistique bourgeoise de l’époque.

Oui ok.

 

Ce tableau qui est dans la foulé un autoportrait très étrange qu’il appelle « Le Grand Masturbateur ».

Ah ce n’est pas vrai !

Il y a des délires obsessionnels notamment autour du sexe.

Oui oui oui oui.

La masturbation est très importante chez lui. Il dira je ne sais pas si c’est vrai, ce sera dur de vérifier d’ailleurs, qu’il était resté vierge jusqu’à sa rencontre avec Gala.

Gala.

A l’âge de 25 ans. Et ici c’est lui que l’on voit de manière  et démesurée étirée étrange.

Difficile à… difficile à reconstituer oui.

Et puis un phallus également.

A oui ça y est ça y est je l’ai vu je l’ai vu.

 

Ok ça marche.

Tu le vois à peine dans l’image mais on y voit le portrait de l’artiste en haut à droite mais également on a comme un profil que se découpe…

Oui ah oui.

Avec le nez ici dans le ventre.

Souvent  souvent le mélange des formes.

 Protéiforme multiforme

Oui.

Les formes qui s’interpénètrent si je peux m’exprimer en fonction de ce sujet.

Voilà on va clore le sujet.

Dali disait d’ailleurs que son cerveau était en perpétuel érection. C’est de circonstance.

Très bien.

Les…

Ça sent le Dali  Là on voit…

Là on voit et les changements et les ruptures d’échelle…

Aussi.

A l’horizon ces personnages minuscules.

Ils sont de loin tout petit.

Microscopique.

 

C’est vrai.

 

La voilà la fameuse Gala.

Ah oui Gala.

Gala. De son vrai prénom Helena.

Oui.

Alors l’histoire quand il la rencontre plutôt c’est que c’est au moment où justement le Chien Andalou.

D’accord.

L’année suivante puisqu’il y eu ce succès parisien retentissant, des surréalistes décident de lui rendre visite chez lui, et les deux qui vont venir chez lui cette année-là ce sera René Manrique le peintre Belge.

Oui.

On en reparlera certainement d’autres fois.

J’aimerai bien j’aimerai bien

D’ailleurs tu remarqueras qu’il a cette même manière très classicisante de peindre Manrique…

Oui

Qu’il partage avec Dali.

Sur des sujets…

Ceci n’est pas une pipe et bien d’autres images, cet homme avec son chapeau melon, la pomme au lieu du visage.

Oui d’accord.

Un très très beau sujet.

Il faut qu’en en parle. On ne parlera promis.

Et puis également l’autre qui vient c’est le poète Paul Eluard.

D’accord.

Et Paul Eluard vient avec sa femme Helena malheureusement pour lui puisqu’elle va être séduite par Dali et réciproquement.

Je ne savais pas.

Ah oui. Ah ben alors c’est une femme à homme si je peux m’exprimer ainsi. C’est quelqu’un qui va également séduire l’autre surréaliste très célèbre Max Ernst.

D’accord.

Alors Dali effectivement va découvrir la sexualité elle va l’initier d’une certaine manière. Ça se verra beaucoup dans ses images ultérieures qui vont montrer ses obsessions parfois très crues  autour du sexe. Mais c’est également sa muse, son inspiratrice. Tous ses poèmes tous ses écrits parce que Dali écrit beaucoup, lui sont dédiés. Quelques fois les tableaux sont signés Dali Gala.

Elle fait office de marchand. C’est elle au départ qui vend ses tableaux. Donc elle est inséparable de lui. Ce sera la compagne aussi des derniers jours.

Alors ici c’est le premier portrait qu’il a peint d’elle mais de toute façon elle figure dans l’arrière-plan de nombreuses toiles comme tu pourras le voir un peu plus loin prônant différentes règles notamment dans des peintures religieuses.

 

Alors ici le tableau il faut vraiment que je regarde le titre pour le dire exactement, c’est « dormeuse, cheval et lion invisible ». On est en 1930.

Là les formes se mélangent.

Les formes se mélangent.

C’est fort.

Il veut faire des images doubles.

Oui oui oui.

Et ici on les revoit très très bien. Elles apparaissent de manière assez rythmique dans un blanc dans un bleu dans des couleurs assez froides assez assez passées vraiment très très mystérieuse. C’est l’idée de chercher aussi à faire des images stéréoscopiques.

Il va beaucoup s’intéresser à l’optique comme on aura l’occasion d’en parler plus tard.

Oui d’accord.

Et effectivement que l’œil quand on regarde une image de Dali, nos yeux travaillent énormément. On a la première impression…

Oui.

Mais ensuite effectivement…

En fouillant  

On fouille. L’œil gauche l’œil droit…

Oui d’accord d’accord.

Repèrent différents détails…

Oui c’est vrai.

Et recomposent le rythme. Quand on a regardé l’image ensuite on regarde le titre, et on a envie de retourner à l’image.

Et hop.

Puisque le titre nous renvoie encore une fois donc il y a cette image du rythme et de la stéréo d’une certaine manière la musique.

D’accord d’accord.

 

Ah une des images les plus célèbres…

Oui j’allais dire

De Salvador Dali,

On ne pouvait pas ne pas parler de ne pas nous montrer

« La Persistance de la Mémoire » plus connue aussi de manière trivial sous le titre des « montres molles ».

Voilà « Les montres molles ».

Et ce tableau qui date de la même époque on est en 1931 va montrer également un sentiment de Dali par rapport à une critique du temps rigide et du déterminisme. C’est quelqu’un qui veut toujours avancer qui veut toujours dépasser les idées préconçues, tout ce qui est trop formaliste. Et ici dans… toujours dans cet univers très étrange, on a ce visage sur lequel est posée cette montre qui est en train de fondre littéralement.

Ce visage ressemble beaucoup d’ailleurs à celui du Grand Masturbateur. Dali se répète. D’une toile à l’autre certains motifs sont repris.

Ok.

Et l’objet montre y sera très souvent repris. On verra Dali qui fabrique des objets un peu plus tard. Finalement l’univers de Dali que l’on voit d’abord apparaître dans sa peinture deviendra cet univers mental tridimensionnel. Et dans son très beau musée qu’il a créé à Fiderasses et bien on a ces univers dans lesquels on peut pénétrer complètement.

Oui. Je suis d’accord

Alors ce tableau qui est très polémique : « L’énigme d’Hitler ». L’énigme d’Hitler c’est quelqu’un qui va être fasciné par les grandes personnalités de l’histoire. Il raconte dans ses souvenirs qu’il a été fasciné dès l’enfance il avait 6 ans par Napoléon. Et toute sa vie de peintre il va montrer ces personnages qui ont marqué l’histoire.

On a cité tout à l’heure le choc qu’il a eu quand il est allé à Versailles créée pour Louis XIX. Il va montrer beaucoup l’image de Lénine, de Staline. Alors d’autres images qui sont aussi moins dérangeante pour l’histoire mais ce sera Guillaume Tell. Ce seront d’autres peintres comme Vermeer  « la dentellière de Vermeer ». Alors c’est quoi là ?

Alors ici à ce moment-là effectivement les surréalistes et André Breton le chef vont se fâcher. Et après avoir appartenu quelques années au surréalisme, il est convoqué en 1934 par André Breton pour s’expliquer par rapport à ces images qui sont plus qu’ambiguës.

On sait que les surréalistes sont très fédérés au communisme. C’est d’ailleurs le moment où Aragon et Breton sont en dissension.

D’accord d’accord.

Et Dali lors de cette convocation, finalement ce sera la rupture consommée entre les deux. Lui finalement dira plus tard Dali qu’il est apolitique et qu’il utilise l’image en l’occurrence ici de ce dictateur ça pourra être une autre figure géante, comme un motif. Mais effectivement dans le contexte d’avant-guerre  les moments de la montée de beaucoup d’intégrisme, la guerre d’Espagne va arriver on va en parler. En Italie également on aura le fascisme.

Et donc Dali considère que ces drames font partie de l’histoire comme des catastrophes naturelles. Il ne les envisage pas dans sa peinture comme des évènements politiques. Et en sein certainement on peut imaginer que Breton le considère peut-être comme un irresponsable. Alors que lui Dali et ça peut se justifier considèrent qu’un artiste en général, encore plus un surréaliste n’a pas de limite et n’a pas de frontière à la création.

D’accord.

Et montrer une figure celle d’Hitler ça peut être aussi une attaque contre celui-ci pourquoi pas. Mais il ne va… en ça il est très différent de Picasso avec un Guernica qui est sans ambiguïté. Mais on peut classer ça dans la rubrique des peintures d’histoire. Mais Dali est contradictoire  effectivement c’est très sulfureux. On peut comprendre aussi en vrai Breton.

Malgré tout c’est gris c’est noir.

Oui.

C’est le début d’Hitler qui commence en Allemagne…

Oui.

Mais il n’est pas encore… il n’est encore que l’ombre de lui-même.

Ok.

 

Alors il est exclu du surréalisme mais c’est tellement le porte-parole l’étendard le plus important qu’il va quand même finalement figurer dans le groupe notamment lors d’expositions communes. On ne peut pas faire sans Dali dans le surréalisme. Il le dira : « la différence entre les surréalistes et moi c’est que moi je suis surréaliste ».

Voilà donc il y a entre eux une guéguerre entre guillemets mais il participe il est encore dans le mouvement même s’il est fâché avec André Breton qui est très intégriste. Il veut être le roi du surréalisme.

D’accord.

Alors Jacques Ometi avec lequel il va travailler ça c’est très intéressant, a réalisé des objets.

Oui.

Et ici alors beaucoup basé sur ces associations d’idées, certains sur des fantasmes, ici on vient de voir le téléphone avec Hitler  au moment du téléphone diplomatique  essayer d’accorder diplomatiquement les pays. Et ici avec le homard. Alors le homard apparaîtra très souvent cachant un sexe féminin dans beaucoup d’image.

Dali est très amis et ça c’est très intéressant quand on parle des objets avec Marcel Duchamp.

D’accord.

Marcel Duchamp a peint un peu mais il a surtout lui ensuite créé des objets. C’est celui qui arrive en 1913 à New York dans une exposition avec un urinoir qu’il va appeler fontaine. C’est lui qui invente ce qu’on va appeler en Américain le Ready-made et qui va lancer l’art conceptuel.

Dali sera très très proche de lui notamment quand il fera sa fameuse Venus de Milo à tiroir.

Oui.

C’est lui qui la conçoit. Ce sera son amis Marcel Duchamp qui va la réaliser.

D’accord.

Et quand il sera aux Etats-Unis et bien il sera très très proche de Marcel Duchamp. Et ça c’est ce qu’on verra dans la deuxième séquence consacrée à Salvador Dali.

Très bien. Entendu.

 

Alors ici nous avons une peinture qui va évoquer le grand drame fratricide pour lui qui est la guerre d’Espagne.

D’accord.

« Construction molle aux Haricots bouillis ».

Ah oui mais oui. Ah le titre.

Et effectivement ce personnage cette tête torturée,  ce sein tordu compressé, ces corps complètement disloqués là on ne peut pas … la figure c’est impossible.

Il y a des chairs beaucoup de chair.

Oui. Il y a vraiment un… une… c’est une vraie boucherie  qu’il montre là. Là par contre il est… sera sans doute aussi lisible aussi dénonciateur qu’un Guernica de Picasso c’est vrai.

 

Bon

C’était Salvador Dali.

Oui.

La première partie : « de l’impressionnisme au surréalisme ».

Très bien on se retrouve très très vite pour la suite… très très vite.

La deuxième partie

Oui.

Qu’on a appelé Avida Dollars.

A bientôt.

Discipline Conférences
Difficulté Initiation
Genre Les Conférences
Durée de la Vidéo 29mn01

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